Rencontre avec 3 hauts dirigeants de la Ville de Montréal

4 Juil

Montréal pour tous a rencontré jeudi dernier le 30 juin le Président du Comité exécutif, le Directeur Général et le Directeur du Service des finances et trésorier de la ville, soit messieurs Pierre Desrochers, Alain Marcoux et Yves Courchesne.

Comme l’an dernier à pareille date, nous avons eu un échange très franc de plus d’une heure sur la base des informations détaillées rendues accessibles au public dans le document Reddition de comptes 2015.

Pierre Pagé a d’abord talonné M. Desrochers sur notre première revendication depuis notre fondation: un répit dans la hausse de taxes sur les immeubles résidentiels de 5 logements et moins. Il a rappelé que nous vivons en Occident et à Montréal une baisse importante dans les conditions de vie de la majorité alors que la minorité la plus riche s’enrichit encore et encore. La publication des Panama Papers rend ces situations encore plus insupportables. Il a donc demandé une hausse de la taxe foncière de 0% en 2017. Il a déposé une étude de l’UQAM sur le Faubourg St-Laurent en plein centre-ville qui démontre ceci: oui il y a du développement de nouvelles habitations, mais beaucoup de gens aux revenus moins élevés sont chassés du quartier!

M. Desrochers, en accord avec ses deux collègues, ont repoussé avec vigueur cette demande jugée irréaliste. Dans le budget 2015, comme dans les années 2016 et bientôt 2017, la hausse moyenne de 2% permet de maintenir les services, remplacer les infrastructures désuètes d’eau, eaux usées et voiries, en payant comptant 250 Millions de $ de ces travaux, donc sans recourir à plus d’endettement. De plus la gestion serrée des dépenses qui baissent chaque année, surtout dû à  la baisse  de la part de la masse salariale, permet de rembourser  une part importante de la dette de la Ville, et ainsi de ne pas la reporter sur les générations futures.

À ces arguments, nous avons ramené l’urgence de trouver des mesures pour ceux et celles dans les quartiers centraux ont eu des augmentations moyennes beaucoup plus élevés que la moyenne montréalaise de 2%, l’urgence de pousser sur Québec pour des mesures d’aide  moins ridicules que le petit montant accordé aux aînés pour faire face aux hausses de taxes foncières. Les dirigeants ont ajouté que les coupes à Québec n’aidaient pas.

Johanne Dion a ensuite pris le flambeau sur les questions de collusion-corruption. En citant le dernier rapport de l’Inspecteur-Général qui a trouvé des irrégularités dans des contrats de voirie/déneigement, elle a demandé pourquoi la Ville hésitait à participer avec Montréal pour tous à l’organisation de soirées publiques d’information, comme nous l’avions fait en mai 2015. Car selon les experts en ces matières, l’ information du public est souvent une clé importante des solutions.

M. Desrochers et Marcoux ont rappelé leur devoir de réserve, vues que des causes sont devant les tribunaux. Ils ont dit que le rapport du juge qui encadre l’opération de divulgation volontaire de fraudes par des entreprises à l’endroit de la Ville donnerait beaucoup d’informations, et probablement un montant de remboursement de sommes volées. Ils ont ajouté que le fait qu’un entrepreneur ait confiance au mécanisme de l’Inspecteur général pour dénoncer une situation est une preuve que la Ville est sur la bonne voie.

Johanne Dion a présenté nos interrogations sur le maintien à l’interne dans la fonction publique de Montréal d’emplois de contrôle et planification. M. Marcoux a exprimé qu’il continuait de travailler en ce sens. Nous verrons plus tard à faire le point sur cette question difficile ainsi que sur les informations permettant de vérifier cela d’une année à l’autre, ainsi que sur le ratio cadres/employés.

Lewis Poulin, un de nos membres qui est aussi président de l’Association des propriétaires résidents de Pierrefonds-Roxboro a ensuite questionné le fait que l’administration de leur arrondissement ne publie pas de chiffres fiables sur le budget, les surplus, la dette. Il a été convenu qu’il fera parvenir à la Ville centrale un complément d’information à ce sujet.

Puis il a déposé un document démontrant qu’un projet de développement domiciliaire à l‘Anse-à-l’Orme ne serait pas le meilleur choix. Car il détruirait des milieux humides vitaux pour l’Île, ne reposerait pas sur des infrastructures de transport, d’eau et de voirie existantes, comme le demande la Plan de la CMM. De plus, d’autres sites inutilisés actuellement peuvent faire l’objet de développement domiciliaire.

Voilà qui vient clôre notre travail de suivi des finances publiques de Montréal, qui sont le fruit de vos taxes foncières, et ce.. pour une 5e saison d’affilée! Pas mal hein! pour des bénévoles sur des sujets aussi complexes.

Nous ne lâchons pas. Vos commentaires et suggestions sont notre carburant. Faites-nous aussi parvenir des photos de chantiers de la Ville près de chez vous, c’est essentiel pour faire un vrai suivi.

Soyez à l’affût début septembre, car le nouveau rôle foncier sera dévoilé. Et suivront des hausse de taxes dans les quartiers centraux de plus de 2% en moyenne. Nous sommes à organiser des rencontres d’informations sur ce rôle et les possibilités de contestation, comme nous l’avons fait en 2015.

Bon été et à bientôt.

 

 

 

 

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