Compte rendu de notre assemblée du 11 juin par Le Journal des voisins de Ahuntsic

15 Mai

Inspecteur général de la Ville: un vibrant appel à tous les contribuables montréalais

PhotoPériode de questions lors de l’assemblée (Photo : Alain Martineau)

L’Inspecteur général de la Ville de Montréal lance un vibrant appel aux citoyens : il ne faut pas se gêner afin d’intervenir auprès de son bureau, en action depuis près d’un an, si l’on est témoin ou l’on apprend des choses pas très « catholiques ».

Maître Denis Gallant, l’un des avocats vedettes de la Commission Charbonneau, ne met pas de gants blancs quand il parle de son mandat et des moyens mis à sa disposition pour surveiller les divers processus de passation des contrats et leur exécution dans la métropole québécoise.

Devant une soixantaine de citoyens montréalais qui répondaient à l’appel du groupe de pression Montréal pour tous, au Resto-Plateau, lundi soir dernier, Me Gallant a expliqué son mandat et les gestes qu’il peut poser au sein de son Bureau de l’inspecteur général de la ville, connu sous le nom de BIG.

Historique et action
Me Gallant a été désigné patron du BIG (à l’unanimité des membres du Conseil de ville de Montréal) le 24 février 2014, mais son entrée en fonction s’est faite quelques mois plus tard à cause de la tenue de l’élection provinciale.

Le célèbre avocat a rappelé que son mandat de cinq ans n’est pas renouvelable, qu’il a un budget garanti et surtout toute l’indépendance nécessaire pour mener à bien ses actions. Un point intéressant : son Bureau ne se limite pas à ce qui se passe seulement dans les arrondissements et la municipalité. Il ratisse assez large, car il peut scruter ce qui se passe par exemple à Stationnement de Montréal ou à la Société de transport de Montréal et d’autres organismes paramunicipaux. « Les enquêtes administratives peuvent se faire quand des contrats sont passés par ces diverses entités aussi, a indiqué l’orateur invité. Nous sommes des chiens de garde. On peut recommander de stopper un processus en cours dans l’octroi de contrats ou d’annuler le contrat. Mais les élus peuvent aussi renverser notre décision » a averti Me Gallant.

Déjà aux États-Unis

Il existe des BIG aux États-Unis. Denis Gallant a dressé un historique de cette structure qui s’est implantée au sud de notre frontière au début des années 1970. « On s’est rendu compte alors que les gros ministères du gouvernement américain géraient d’énormes sommes et qu’il fallait ainsi exercer une surveillance, a relaté Me Gallant. Puis des villes où sévissait de la corruption ont emboîté le pas. »

Ici, Montréal s’est surtout inspiré du travail qui se fait à Chicago. « Montréal a 28 000 employés, Chicago 39 000, dit-il. Montréal a des juridictions semblables à celles de Chicago. Et là-bas, on a même ajouté les mandats de surveiller ce qui se passe au sein du service policier et de faire de l’audit (une vérification d’états financiers) », a ajouté Me Gallant. Le BIG Montréal est membre de l’association américaine des inspecteurs généraux.

Rapports ponctuels

Me Gallant a déjà présenté un premier rapport. Il contenait quatre recommandations (trois en 2014 dont une sur une histoire de vente de terrain dans Ville-Marie) et une cette année, la plus percutante, portant sur le parc Jean-Drapeau. On avait noté des « irrégularités majeures » dans l’octroi de contrats en lien avec le projet de revitalisation du parc situé dans l’île Sainte-Hélène. Mais Me Gallant nous a confié qu’il préférait sortir des rapports ponctuels. Questions diverses

Plusieurs personnes ont pu intervenir après l’exposé du patron du BIG qui aura duré 45 minutes. À une question, Denis Gallant a précisé qu’il ne touchait pas, par exemple, aux « politiques », ni au zonage, bien que dans ce dernier cas, des suspicions concernant la vente de terrain peuvent amener à faire des enquêtes en lien avec le zonage. À une autre, on a pu apprendre, avec un certain étonnement, que son Bureau peut aller à des endroits parfois insoupçonnés. « On peut aller sur le terrain, tenter de savoir pourquoi une entreprise demande souvent des cahiers de charge pour formuler une soumission, mais sans jamais en faire », a-t-il confié.

L’inspecteur général insiste aussi pour prendre toutes les mesures afin de s’assurer que l’anonymat d’une personne qui fait un signalement ou une dénonciation soit préservé. Et il tient mordicus à préserver l’anonymat quand il y a dénonciation. « Il peut y avoir une dénonciation non fondée, a affirmé Me Gallant, mais parfois des éléments refilés peuvent nous amener sur d’autres pistes ». Un membre de l’assistance avait posé une question visant la protection des dénonciateurs ou ceux que l’on désigne comme des lanceurs d’alerte. Notons par ailleurs que le BIG refile des dossiers à l’UPAC (L’unité permanente anticorruption) s’il y a des gestes criminels commis.

Montréal pour tous, satisfait

A l’issue de la rencontre, Pierre Pagé, le porte-parole du groupe montréalais s’est déclaré fort satisfait de l’intervention de Maître Gallant, qui a été chaudement accueilli. « Je suis très heureux même si 60 personnes étaient présentes, a indiqué M. Pagé au journaldesvoisins.com. Ça bouge plus quand on reçoit le compte de taxes (ndlr en début février). Mais nous sommes contents d’avoir eu des gens de divers arrondissements de la ville. Les gens (ndlr pour la plupart très renseignés) ont été rassurés par les propos de Me Gallant  notamment sur la question de la protection des sources. On sent une maîtrise du dossier », a-t-il déclaré.

Le groupe Montréal pour tous continuera de faire pression sur le bureau du contentieux de la ville et celui des finances afin de voir comment on pourrait récupérer des sommes « volées » par des entrepreneurs (les fameux contrats gonflés de 30 %), lors d’octroi de contrats. Interrogé justement sur les tentatives de récupération, Me Gallant a refusé de parler de ce dossier… (Par Alain Martineau) (2015-05-15)

Pour plus d’infos sur le Bureau de l’Inspecteur général, cliquez ici.
Pour plus d’infos sur le groupe Montréal pour tous, cliquez ici.

Pour une dénonciation au Bureau de l’inspecteur général :
BIG@bigmtl.ca ou 514-280-2800

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