Un « budget de transition », mais transition vers quoi?
L’administration Plante-Dorais a présenté mercredi le 10 janvier un budget dit de transition. Comme beaucoup de contribuables, nous sommes déçus de ce budget: il ne comprend aucun répit pour les propriétaires d’immeubles de 5 logements et moins ni pour les petits commerçants; il ne respecte pas la promesse faite en campagne électorale de ne pas hausser les taxes foncières de plus que l’augmentation du taux d’inflation. Et surtout il ne laisse pas augurer des changements structurels touchant tant de nouveaux revenus que des réductions majeures de dépenses qui viendraient soulager le fardeau fiscal.
Nous nous attendions à un répit dans les hausses du fardeau des Montréalais, tel que promis. Et voilà un budget avec des hausses encore une fois plus fortes que l’inflation, pour nous les proprios de 5 logements et moins, et pire encore pour les petits commerçants. Des hausses moyennes de 3,3% pour le résidentiel et 3% pour le non résidentiel, alors qu’on avait promis des hausses au niveau du taux d’inflation soit 2,1% et une baisse pour les petits commerces qui étaient à 0,9% en 2017. Des hausses qui vont s’appliquer sur des évaluations au rôle foncier qui ne cessent d’augmenter dans les quartiers recherchés. On s’éloigne très rapidement d’une augmentation moyenne par ménage de $118 par an mentionnée par M. Dorais.
Nous ne nous satisfaisons pas de l’interprétation donnée par Monsieur Dorais à la promesse relative au % de hausses : la ville centrale n’augmente que de 1,9%, ce qui est moins que le taux d’inflation prévue de 2,1%. En passant, ce taux déterminé par le Conference Board est depuis plusieurs années plus élevé que le réel, sans pour autant faire l’objet d’un réajustement tel que nous continuons de le demander. Pour le contribuable, et pour les experts, le taux d’inflation s’applique au total de ce qui sort de sa poche, on doit y ajouter 1,1% pour l’eau et le 0,3% pour les augmentations des arrondissements. Imaginez la consternation des contribuables de Rosemont-Petite-Patrie (5,6%), Villeray/Parc-Extension/St-Michel (5,4%) et Côte-des-Neiges/Notre-Dame de Grâce (4,2%).
Ce budget n’a pas tout faux, il y a aussi de bonnes nouvelles pour les petits commerçants : révision en cours d’étude de leur fiscalité, établissement d’une nouvelle catégorie pour eux dans le secteur du non résidentiel, secteur non résidentiel qui contribue à hauteur de 60% des taxes foncières avec les entreprises et les institutions; baisse temporaire de taxes pour les commerçants qui sont sur des rues en chantiers.
Il est aussi difficile de ne pas se réjouir des hausses de contribution au transport en commun, à la réfection des infrastructures de l’eau, à l’aide accrue aux locataires (60% de la population), à la limitation des emprunts et de la dette pour faire des travaux, à l’arrêt du Projet de Pierrefonds-Ouest. Plusieurs de ces mesures auront des effets positifs pour les dépenses futures à la baisse (moins de congestion routière, moins de pollution, moins de bris de conduites d’eau à réparer à prix fort en urgence). Il aurait été plus facile de digérer les hausses au budget si l’administration avait estimé et chiffré ces futures économies promises pour le contribuable. Elles visent à satisfaire ceux et celles qui réclament de meilleurs services pour les montants accrus de taxes exigés.
Au-delà de tout cela, 3 problèmes de fond demeurent et empêchent encore d’instaurer de profonds changements:
-Il n’y a rien de nouveau du côté de l’accroissement des revenus (tarifs, récupération de sommes volées, taxe à la spéculation, taxe aux propriétaires étrangers etc ….) et pas de perspective majeure pour en trouver à court et moyen terme.
-Il y a encore trop de dépenses, par exemple pas de regroupements des services ce qui réduirait les dépenses des arrondissements. Cela ressort moins du fait que la richesse foncière d’ensemble augmente beaucoup, la ville en profite pour « prélever davantage de revenus de taxation. Bref, tout indique que les citoyens ont absorbé une part plus importante de la facture fiscale de leur municipalité même si le rythme de croissance de leurs dépenses s’est affaibli». Montréal n’améliore pas dans ce contexte son taux de neutralité fiscale de 25% en 2016 selon le rapport1 du CPP-HEC (page 4);
-enfin les transferts de Québec continuent de voir leur part baisser dans les revenus 2018, ce qui se fait depuis plusieurs années. Il faut accroître les pressions sur Québec pour obtenir plus de transferts et ainsi cesser ou ralentir les augmentations des parts des contribuables.
En conclusion, nous demandons une révision du budget qui devait «au cours des quatre prochaines années, remettre les intérêts des citoyens et des citoyennes au premier plan. » Le Président du Comité exécutif se dit conscient « de l’effort supplémentaire que nous demandons aux contribuables afin d’acquérir des infrastructures sécuritaires, et c’est pourquoi les élus devront montrer l’exemple. Les élus seront les seuls employés de la Ville à ne pas obtenir d’augmentation de salaire et ils verront certains de leurs avantages sociaux amputés. » Mais cela fait déjà plusieurs années que nous faisons des efforts supplémentaires face à l’augmentation des valeurs immobilières de Montréal. Ceux et celles qui ne peuvent se permettre de tels efforts ont du quitter leur résidence ou devront la quitter dans les années qui viennent.
Nous serons à l’Hôtel-de-ville ce vendredi et toute la semaine prochaine lors des travaux de la Commision des Finances qui analyse le budget 2018. Venez-vous avec nous, pour simplement observer ou poser une question? Plus de détails au:
http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/COMMISSIONS_PERM_V2_FR/MEDIA/DOCUMENTS/CALENDRIER_20171219.PDF
Le groupe Montréal pour tous a pour mission d’encourager les contribuables à comprendre le fonctionnement de la Ville, ce qui inclut la compréhension de l’évaluation et de la taxation foncières, et des mécanismes de participation et de recours à leur disposition.
1 « Bilan des administrations municipales sortantes : Au-delà des discours », Centre sur la productivité et la prospérité, HEC Montréal, Jonathan Deslauriers, Robert Gagné, Jonathan Paré, octobre 2017.
Ce budget en est un de transition … vers le prochain budget qui amplifiera les hausses de taxes sans nul doute. La mairesse s’est fait élire sans cadre budgétaire précis (de toute façon une majorité d’électeurs n’y comprennent rien et cherchent davantage la vedette du jour). Elle et son équipe de gauche ont promis mer et monde – de quoi fair erêver l’électeur moyen. Force est de constater que dans le cadre fiscal actuel c’est clairement les petits proprio qui en paieront la note tout comme les commerçants. Faut-il rappeler que parmi les 10 plus grandes villes au Canada, Montréal est celle où le revenu moyen des habitants est le plus faible et la dette la plus élevée – nous sommes les champions de la dette. De plus, comment se réjouir de l’augmentation de la contribution au transport en commun quand personne ne s’interroge sur la gestion de cette entreprise publique, sur sa productivité. Combien de salariés à la STM – on peut se poser la même question pour la ville de Montréal et son service de police mal géré – donc combien de salariés non syndiqués et de cadres à la STM gagnent des salaires nettement supérieurs à ceux des Premier ministres du Québec et du Canada. Quelle en est la logique ? Pendant encore combien de temps endurerons-nous des échelles salariales aussi démentielles ? Faire payer les pauvres Montréalais des salaires à des fonctionnaires qui majoritairement habitent hors de l’île ? La démocratie existe-t-elle à Montréal quand les gens votent pour un sourire ou contre un maire arrogant sans se préoccuper de qui en paiera les frais, sans se préoccuper de la facture ? L’écoeurement est au comble ce matin.
Merci de ces commentaires qui démontrent bien que vous êtes aux aguêts. Comme vous le dites et comme le précise une étude sérieuse du CPP-HEC, ce sont les proprios fonciers qui paient la note qui augmente depuis plusieurs années, soit 68% de la part des revenus de la Ville. Toutefois, il faut dire que parmi les proprios fonciers, qui comprend le résidentiel et le non-résidentiel, ce dernier secteur paie 60% de la note (68%). Parmi le non résidentiel, il y a une grosse part venant des entreprises, institutions et commerces. Donc il est vrai que les petits commerçants et proprios résidentiels paient trop comme vous le dites bien.
Rappelons que l’administration Plante-Dorais promet pour bientôt ceci: grâce à la nouvelles loi de la Métropole, une catégorie spécifique sera créée pour les petits commerçants avec un taux moindre que pour le reste du secteur non résidentiel. Un tel changement est très positif pour nous car il maintient nos quartiers en vie en cette époque où Amazon et autres se développent sans payer leur juste part de taxes. Par ailleurs, nous demanderons où sont les montants dans le budget pour compenser les proprios de petits commerces sur des rues en travaux majeurs, tel que promis.
Pour ce qui est de la STM, vous pouvez consulter leur présentation budgétaire qui est bien faite et qui est sur le site de la Ville, même chose pour le Service de Police. Nous vous suggérons de venir poser vous-mêmes ces questions à la Commission des Finances. Vendredi le 19 janvier à 8h30, Messieurs Philippe Schnobb, président et le DG feront leur présentation puis recevront les questions du public puis des élus membres de la. Commsiion. Même chose le mercredi 17 janvier à 13h30 pour la Police et ensuite les Pompiers.
Cette catégorie spécifique pour les commerces de quartiers dont vous faites état amènera une baisse de taxes pour ce type de commerce. Comment nos apprentis-sorciers que nous avons élu bêtement combleront ce manque à gagner? Par une moins grosse structure de fonctionnaires ou par de nouvelles hausses de taxes au cours des prochaines années ? Faut quand même pas être naïf. Quand à la présentation budgétaire de la STM et du service de Police que vous jugez bien fait, il n’y a rien dans ces documents pour qualifier la qualité de la gestion de ces deux composantes laxistes de l’administration municipale. Qu’on demande à des gens crédibles à l’extérieur de ces deux organismes d’examiner la situation en tenant compte de la capacité de payer des contribuables largement dépassée depuis belle lurette. Aucun gestionnaire de ces organismes de dénonceront leur piètre performance : vous connaissez beaucoup de cadres d’organismes publics qui se tirent dans le pied. Ils savent très bien comment cacher leur piètre performance.
Bonjour Monsieur Pagé et équipe,
Tout comme moi, vous avez milité pour l’élection de Valérie qui vient tout juste de nous planter … Autant que vous je suis déçu et il faudrait réagir fortement, au fait aussi fortement que vous l’avez fait pour l’élection. Pourquoi ne pas tout de suite lancer un mouvement à partir de Montréal pour tous avec un nouveau slogan
TOUS POUR MONTRÉAL et ne pas se faire PLANTER davantage.
Tenter de forcer l’administration de modifier immédiatement de budget exécrable.
Bonne fin de journée, Henri-Paul Bronsard
Le 11 janvier 2018 à 09:40, Montréal pour tous a écrit :
> montrealpourtous posted: « Un « budget de transition », mais transition vers > quoi? L’administration Plante-Dorais a présenté mercredi le 10 janvier un > budget dit de transition. Comme beaucoup de contribuables, nous sommes > déçus de ce budget: il ne comprend aucun répit pour les propri » >
Merci de votre commentaire cher Monsieur Bronsard. Notez bien d’abord que nous n’avons pas milité pour un parti ou un autre durant la campagne. Nous sommes et demeurons non partisan afin de préserver notre crédibilité au fil des ans.
Nous partageons une même déception. Nous attendons les travaux de la Commission des Finances pour obtenir des clarifications, précisions et changements au budget, puis les suites données par l’administration. De là nous verrons à ajuster nos analyses et revendications en conséquence. à bientôt. P. Pagé