Pour qui voter le 3 novembre 2013

1 Nov

Pour qui voter le 3 novembre 2013, et pour la suite de nos actions!

Montréal pour tous a tendu la perche aux candidats à la mairie: nous avons pu rencontrer Denis Coderre (Équipe Denis Coderre pour Montréal) en septembre, puis Richard Bergeron (Projet Montréal – Équipe Bergeron) début octobre. Malgré plusieurs demandes, nous n’avons pas réussi à obtenir un rendez-vous avec Marcel Côté (Coalition Montréal – Marcel Coté) ni avec Mélanie Joly (Vrai changement – Groupe Mélanie Joly) . Nous avons, par ailleurs, participé à plusieurs débats publics (Téléjournal de Radio-Canada, Culture-Montréal, Groupes communautaires du Plateau Mont-Royal, Comité des citoyens du Mile End). Nous avons fait l’analyse des programmes de chacun des 4 équipes en lice et pris connaissance des opinions émises par plusieurs journalistes et spécialistes de la scène municipale. Nous avons finalement relu nos notes prises lors des consultations auxquelles nous avons pris part depuis 3 ans !

Nous vous communiquons notre analyse de leurs propositions sur 3 axes centraux. À vous de faire votre choix selon votre conscience, comme on dit !!!

 

Évaluation et taxation foncières

 

Aucune réforme de l’évaluation foncière, actuellement basée sur les seuls prix du marché, à l’horizon, même si le service de la ville annonce pour 2014 une hausse moyenne des valeurs foncières de 20,6% et pouvant grimper à 26% dans certains arrondissements.

Les 4 candidats à la mairie partagent d’ailleurs une belle unanimité en matière de taxation: il est impossible, selon eux, de geler les taxes foncières durant les 3 prochaines années, comme nous l’avons demandé, pour donner un juste répit aux contribuables. R. Bergeron, D. Coderre et M. Joly proposent tous des hausses annuelles entre 0% et le taux de l’inflation. Marcel Coté promet plutôt une hausse égale à l’inflation, les surplus seraient utilisés pour l’entretien des infrastructures. Des assouplissements ont été mentionnés, sans qu’ils n’apparaissent nécessairement dans leurs programmes: étalement du rôle d’évaluation sur 3 ans (R. Bergeron), 5 ans (D. Coderre), paiement des taxes en 12 versements mensuels (M. Coté), et pour les personnes admissibles (à revenus fixes ou autres), report des taxes au moment de la vente de la propriété, pour une durée de 15 ans, en adaptant le programme CAP de la Nouvelle-Écosse (R Bergeron). 

Contrôle des dépenses et économies

 

M. Robert Gagné, directeur du Centre de productivité et de prospérité aux HEC de Montréal a révélé des faits troublants dans une étude récente: les coûts des services et de l’exploitation sont environ 59% plus chers à Montréal que dans de grandes villes du Québec. Dans les circonstances, le contrôle des dépenses constitue pour M. Gagné, une priorité, les promesses d’aller chercher d’autres revenus n’étant  pas sérieuses car, au final, c’est toujours le contribuable qui paiera.

Pour juger de la qualité de ce contrôle, plusieurs journalistes et un ex-directeur des finances de la Ville ont souligné la grande importance des éléments suivants: les solutions proposées pour combler le déficit d’entretien des infrastructures (eau, égouts, rues et bâtisses) et le déficit des fonds de retraite, les négociations des ententes à venir pour réduire les parts des rémunérations dans les budgets et pour améliorer les rendements, la révision de la structure municipale.         Marcel Côté : Il est, selon Robert Gagné de HEC, le candidat le plus sensible à une saine gestion. Ses premiers gestes le 4 novembre seront de simplifier l’administration municipale et la rendre la plus efficace, de dépenser seulement les revenus actuels, de réduire le taux d’encadrement, et ainsi économiser 5% ou 50 millions$ à la Ville centre. Il a des propositions pour plus de rigueur dans le contrôle des dépenses, mettre plus d’argent pour l’entretien des infrastructures et des bâtiments. Il obtient pour ces éléments la cote SMART.

Cette cote SMART est du professeur des HEC et du CEGEP Lanaudière, Pierre-Yves McSween. Ce dernier dit qu’en gestion, les principes de base sont: les engagements sont-ils spécifiques (du ressort de la ville)? mesurables (taux d’accomplissement)? ambitieux (pas facile à atteindre)? réalistes? fixés dans le temps? Il les résume dans ces 5 lettres SMART !

Richard Bergeron : élu, il fait le 4 novembre une réforme de l’administration. Il réduit en douceur  le taux d’encadrement par employé en profitant des nombreux départs à la retraite, il économise 100 millions$, il embauche plus de techniciens/ingénieurs, il poursuit les renégociations des fonds de retraite avec des contributions accrues des employés. Il veut réduire les écarts avec les fonctionnaires provinciaux pour les dépenses en rémunérations et contributions des retraites des employés (ville centre et arrondissements). Nous lui accordons la cote SMART.

Mélanie Joly : tout comme Denis Coderre, elle mise beaucoup sur les nouvelles technologies et les données ouvertes. Elle veut créer la nouvelle agence InfraMontréal pour coordonner et améliorer les travaux d’infrastructures et mettre en œuvre le Plan triennal d’immobilisations (PTI). Il y a peu de détails sur cela ni sur leurs coûts.

Denis Coderre: d’abord donner un portrait clair des dépenses et revenus, réviser les processus pour accorder les appels d’offres et les contrats pour réussir les travaux d’infrastructures, intégrer la qualité des travaux dans l’évaluation des soumissionnaires, profiter pleinement du nouveau  programme fédéral d’infrastructures, obtenir la gestion du Vieux-Port, renégocier l’entente en cours sur le stationnement avec la Chambre de commerce, revoir la question des retraites. Son plan en nouvelles technologies veut réduire les coûts par des achats groupés.

 

Transparence

 

L’accès à l’information constitue  un préalable à l’assainissement des finances  publiques. À cet effet, le groupe ami « Montréal Ouvert », qui milite pour la publication, en ligne, en format ouvert,  des  données et renseignements civiques, a diffusé les réponses des 4 aspirants maires au récent sondage « Je vote pour la transparence ». Chaque candidat devait se prononcer sur sa plus ou moins grande ouverture à la divulgation de données sensibles touchant, par exemple, l’attribution des contrats municipaux, l’état d’avancement des grands projets, les changements de zonage, la déclaration publique des rencontres tenues dans l’exercice de leur fonction, etc.

Mélanie Joly: Elle est la seule à entériner l’ensemble des propositions du groupe « Montréal ouvert ». Son programme est cohérent avec cela: il vise justement à rendre accessibles l’ensemble des données de la Ville et de ses arrondissements, accélérer la mise en oeuvre de la politique officielle sur les données ouvertes adoptée, en 2012, par la Ville de Montréal. Une équipe, sous lahoulette d’un « Directeur du numérique », sera constituée à cet effet et appuyée d’un budget de 2,5M$ par année pour que Montréal soit une ville complètement ouverte d’ici 4 ans.

Marcel Coté: Il est favorable à la presque totalité des propositions du groupe « Montréal ouvert », dans la mesure, notamment, où celles-ci n’entraînent pas de lourdeur administrative et/ou de coûts prohibitifs. Mentionnons, entre autres engagements,  la création d’un poste de Directeur de l’innovation numérique dont le mandat sera de stimuler la publication et la mise à profit des données nouvellement « libérées ».

Richard Bergeron: Il est généralement en accord avec les mesures mises de l’avant, exception faite, notamment, de la publication, avant la séance mensuelle du conseil de  Ville, des bilans  et états des résultats (consolidés, sectoriels et par projet), pourtant fort utiles à un « suivi citoyen ». Soulignons en sa faveur que des initiatives innovantes (webdiffusion des séances du conseil d’arrondissement, diffusion des sommaires décisionnels trois  jours avant la séance mensuelle, etc.) ont été implantées, ces dernières années, dans les arrondissements gérés par une administration Projet Montréal majoritaire, soit Rosemont-Petite-Patrie et  Plateau-Mont-Royal.

Denis Coderre: Il veut une « ville intelligente et numérique », en confiant à un élu au comité exécutif le soin d’établir un plan d’action sur 4 ans, pour évaluer la qualité de l’accès au données ouvertes, accélérer le développement d’applications permettant d’en tirer profit. En matière de contenu, il présente la transparence administrative la plus « timorée ». Il veut, par contre, mettre en place un mécanisme de reddition de compte, pour corriger une importante lacune signalée par le Comité Léonard sur l’octroi et la gestion des contrats municipaux à la Ville de Montréal.

Conclusion:

Selon nous, seuls Richard Bergeron et Marcel Côté ont des programmes structurés, bâtis de longue date, des propositions étoffées basées sur des expériences vécues de gestionnaires à Montréal. De plus, ils sont les deux seuls à obtenir pour le contrôle des dépenses et des économies une cote SMART. Notre analyse est en gros confirmée par la journaliste Michèle Ouimet (La Presse 31 octobre): « Richard Bergeron a une vision cohérente, un programme qu’il peaufine depuis huit ans, il a le programme le plus solide. Marcel Côté: « Il a un objectif clair : faire le ménage. » Mélanie Joly « un programme en pièces détachées, un patchwork sans sans cohésion, sans vision d’ensemble. » « Denis Coderre a (..): des idées éparpillées, (..), sauf celle de prendre le pouvoir. (..) un patchwork sans cohésion, sans vision d’ensemble. »

Voici notre recommandation pour le vote du 3 novembre : en votant pour les meilleurs candidats des équipes R. Bergeron et M. Côté, vous augmentez vos chances que :

-le maire de la Ville de Montréal élu voit ses faiblesses de programme et/ou personnelles compensées par une diversité d’élus de qualité; le maire de votre arrondissement  élu voit ses faiblesses de programme et personnelles compensées par une diversité d’élus de qualité;

-les élus aux postes de conseiller de ville pour de votre district électoral soient aptes à gérer/redresser un budget, établir un plan d’avenir pour l’ensemble de la ville; les élus aux postes de conseiller d’arrondissement de votre district électoral soient aptes à gérer/redresser un budget, établir un plan d’avenir pour votre arrondissement.

La priorité demeure: allez voter et encourager les vôtres à faire de même.

Pierre Pagé, Johanne Dion, Jeanie Baudson, Claudine Schirardin.

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