Le gouvernement a décidé de lancer une consultation en ligne, en pleine période estivale, pour connaître l’opinion de la population sur les applications de traçage. Cette consultation est en vigueur jusqu’au 2 août 2020.
Malgré les lacunes importantes de cette consultation en ligne, nous vous encourageons à y participer en donnant votre opinion et en expliquant les raisons pour lesquelles vous considérez que le gouvernement ne doit pas autoriser l’utilisation d’une application de traçage numérique au Québec.
Cliquez ici pour participer à la consultation en ligne du gouvernement
La consultation prend la forme d’un questionnaire de 15 questions à choix de réponses. À noter qu’à la question 13, il est possible d’écrire des commentaires. Voici d’ailleurs ci-dessous des suggestions de commentaires, proposées par la Ligue des Droits et Libertés, que vous pourriez copier-coller ou adapter à votre guise.
Suggestions de commentaires pour la Question 13 (500 mots maximum)
Face à la crise sanitaire, nous avons besoin de véritables mesures de prévention, de soins de santé et de services sociaux à la hauteur du défi et non de dispositifs de surveillance inefficaces, liberticides et socialement nuisibles.
Efficacité non démontrée :
À ce jour, il n’a aucunement été démontrée que les applications de traçage numérique sont efficaces pour répondre à la pandémie.
Faiblesse du cadre juridique :
Le cadre juridique actuel en matière de protection des données personnelles est obsolète et si déficient qu’il n’offre pas les garanties suffisantes pour le déploiement de telles mesures.
À quel point ça sera une mesure volontaire?
Les méthodes proposées ne peuvent prétendre à l’efficacité sans la participation d’une majorité importante de la population. Lorsque la faiblesse du système « optionnel » sera constatée, la pression sera forte pour passer à un stade supérieur, plus généralisé et coercitif.
Accès à des services à certains groupes marginalisés :
Il est à craindre que l’accès à certains services soit refusé aux personnes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas utiliser l’outil de traçage.
Permanence des mesures :
L’expérience nous a montré que de telles mesures adoptées à la hâte dans un climat de peur ont tendance à survivre à la menace qu’elles étaient supposées combattre et à demeurer permanentes comme les mesures d’exception introduites après les attentats du 11 septembre 200, toujours en place vingt ans après. Même une fois la pandémie terminée, la normalisation de tels dispositifs de traçage numérique ouvre la porte à la surveillance des populations et à la stigmatisation, particulièrement des personnes exclues et marginalisées.
Atteinte aux droits et libertés et faux sentiment de sécurité :
Les systèmes proposés portent non seulement atteinte aux libertés, mais pourraient s’avérer contre-productifs. En ciblant à tort des individus comme étant COVID-positifs ou soupçonnés de l’être, ils restreignent injustement leurs déplacements. Et en ignorant d’autres qui le sont, ils entraînent un faux sentiment de sécurité.
Dépistage massif est nécessaire :
Seul un dépistage massif permettrait de déterminer avec plus de précision et d’assurance qui est porteur du virus.
Manque de moyens du système de santé :
L’expérience des dernières semaines a démontré que le problème principal n’est pas la résistance de la population aux consignes sanitaires, mais bien plutôt le manque de moyens d’un système de santé malmené depuis des décennies par des politiques d’austérité. La crise de la COVID-19 exacerbe les inégalités sociales déjà existantes et est révélatrice du sous-financement et des lacunes de notre système de santé.
Propagation du virus :
Les mesures de traçage numérique à l’étude ne résoudront en rien la propagation du virus. C’est un exemple d’une fausse solution technologique à des problèmes sociaux persistants.
MERCI DE PARTICIPER !