
Et toujours l’omerta ?
J’ai lu avec attention le texte d’opinion de Patrick Provost, professeur à l’Université Laval, « Le véritable portrait de la COVID-19 au Québec » , publié le 22 juin dernier par le Journal de Montréal :
Ce texte, bien appuyé sur des données officielles produites par le gouvernement, questionne, de façon mesurée, l’à-propos de mesures et décisions qui ont lourdement impactées nos vies pendant plus de 2 ans… Que voilà, me suis-je dit, une amorce pertinente à un débat scientifique ouvert et, les élections approchant, à un bilan constructif de la gestion de cette crise…
Or, le dit-texte a été prestement retiré des presses… Pourquoi ?
J’ai aussi appris que Monsieur Provost fait actuellement l’objet de sanctions disciplinaires – un « sans solde » de 8 semaines – , par cette même université, pour avoir participé à une conférence avec d’autres médecins et scientifiques sur l’utilité, l’efficacité et les risques de la vaccination des enfants contre la COVID-19[1]. Que voilà bien étrange, me suis-je dit, qu’une institution d’enseignement se mettre en porte-à-faux avec l’esprit et la lettre de la récente Loi # 32 sur la liberté académique dans le milieu universitaire, alors qu’elle prêche, par ailleurs, que pour préserver cette liberté, il faut « débattre de tout, prendre des risques, étudier et explorer des sujets difficiles, sensibles, voire controversés » [2]…
Or, Patrick Provost est un chercheur de renommée internationale. Professeur au Département de microbiologie-infectiologie et immunologie, il dirige, depuis vingt ans, un laboratoire de recherche sur l’ARN. On lui doit près d’une centaine de publications scientifiques révisées par les pairs et ses travaux de recherche sur le rôle de l’ARN messager dans l’expression des gènes font partie des 10 découvertes de l’année 2003 par le magazine Québec Science et des cinq découvertes de l’année 2021 par le quotidien Le Soleil.
Et il ne pourrait donner son opinion sur un sujet qui relève de sa spécialité ? Pourquoi ?
15 milliards de $$$ plus tard…
La crise sanitaire aura couté 15 milliards de dollars au réseau de la santé [3], soit près de 6% des dépenses annuelles du Québec, selon l’année considérée… [4] Entre mars 2020 et mars 2022, le gouvernement aura conclu 4505 contrats dans ces secteurs, dont 4485 de gré à gré (sans appel d’offre) pour lutter contre la Covid-19. L’état d’urgence a été renouvelé 115 fois au Québec avec autant de décrets adoptés… Nos processus démocratiques et plusieurs libertés individuelles ont été mis sur pause durant cette sombre période…
Patrick Provost nous convie à une réflexion collective qui assurerait, lors d’un autre évènement, que le déploiement de mesures demeure approprié, proportionnel, adapté à la menace et ajusté rapidement au besoin…(ajout de la rédaction : et financièrement viable…!). Il appelle notamment à dépolitiser la science en instituant au gouvernement un Conseil des universitaires indépendants (CUI)…
Que voilà, me suis-je dit, des idées à débattre, avec civilité et ouverture, d’ici le mois d’octobre et au-delà !
Johanne Dion
[1] http://rumble.com/embed/vo38x5/?pub=vc97t
[2] https://nouvelles.ulaval.ca/2020/10/23/protegeons-la-liberte-academique-2b5e6bb37bb7fd2a352614cea3a086d1
[3] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1889214/pandemie-covid-bilan-15-milliards-achats-quebec
[4] N.B. Ces dépenses n’incluent pas celles réalisées par d’autres ministères, par exemple les soutiens aux entreprises en difficultés, non plus que les dépenses encourues par le Fédéral, évidemment !